"Au cours des années 2011 à 2013 j’ai mené plusieurs interviews d’une certaine envergure avec Katharina von Arx, et en sa compagnie nous avons fait un voyage à Paris à la recherche des traces de Freddy Drilhon, son mari décédé en 1976. Après sa mort Katharina a rangé ses affaires dans des caisses. 'J’ai tout plus ou moins mis en ordre', écrivait Katharina en 1979, 'quasiment barricadé. Par peur que cela pourrait me dévier de ma trajectoire.' Les caisses de Freddy Drilhon sont restées fermées jusqu’au printemps 2011 lors de mon arrivée. – Pour moi autant que pour le caméraman Pierre Reischer il était touchant de voir comment la vieille dame plongeait de plus en plus profondément dans le passé et avec quelle autocritique elle s’y est confrontée. Sa mort subite le 25 octobre 2013 était un choque qui a ébranlé notre projet dans ses fondements et qui nécessitait une complète mise à plat du scénario."

La triple lauréate du Prix du cinéma suisse a fait la connaissance de Katharina von Arx peu avant sa mort :

"Elle était une grande femme. Pas conventionnelle. Elle avait la langue bien pendue même si elle avait préféré être plus discrète. Elle avait une conscience de sa féminité bien différente de l’image qu’on avait des femmes à cette époque. Elle portait cette image devant elle, avec fierté, mais en a également souffert."

"Pour moi comme acteur il est passionnant de jouer une figure qui a vraiment vécu et qui a évolué dans les mêmes murs où nous avons tourné. J’avais une quantité de matériel documentaire à ma disposition dans lequel je pouvais puiser pour mon rôle. Freddy a lutté sa vie durant contre ses démons, les blessures de la Guerre, l’alcool, le manque succès dans l’écriture."

Katharina von Arx est née en 1928 à Niedergösgen (Soleure). Après la faillite de son père, elle est placée en 1933 chez des parents. Elle fait ses écoles à Zurich. En 1947 elle obtient le diplôme de l’Ecole commerciale pour filles. De 1954 à 1954 Katharina fréquente l’Académie des Beaux-Arts à Vienne, avant de partir seule et sans argent pour un tour du monde. Le voyage peu conventionnel de la jeune femme fait sensation dans le monde entier. De 1956 à 1958, elle visite en compagnie de son futur mari les îles du Pacifique Sud et devient en 1958 mère d’une fille. Ses aventures de voyages et ses expériences donnent après 1956 matière à de nombreux livres. En 1960 Katharina et Freddy achètent à Romainmôtier (VD) une ruine moyenâgeuse qui s’avère être une découverte spectaculaire qui sera restauré par Katharina durant plus de quarante ans. Le « château en Espagne sur terre » devient pour Katharina son refuge et son lieu de travail. Le 25 octobre 2013 elle meurt à quatre-vingt-cinq ans dans sa maison de Romainmôtier.

Freddy Drilhon, né en 1926, est le descendant d’une famille de Haute Bourgeoisie parisienne dont il fustige très tôt la double morale. Âgé de 16 ans il quitte le domicile parental, à 17 ans il s’enrôle volontairement dans l’armée d’exile de De Gaulle à Londres. Il est confronté au poste d’écoute d’un soumarin allié à la bataille de l’Atlantique. Traumatisé par cette terrible expérience de guerre il tourne en 1947 le dos à l’Europe et vit durant plusieurs années dans le Pacifique Sud, auprès de la tribu cannibale des Big Nambas sur l’île de Malicolo. A cette époque Freddy commence à travailler comme reporteur, photographe et documentariste. En 1956 il fait la connaissance sur les îles Tonga de la journaliste touristique suisse Katharina von Arx. Les deux tombent amoureux, retournent en 1958 en Suisse où ils achètent la Maison de Prieur à Romainmôtier. Cette ruine qui engloutit leur argent et leur temps devient un grand poids pour ce couple qui traverse de dures crises. Freddy Drilhon meurt en 1976 à cinquante ans d’une crise cardiaque.

C’était le caméraman Pierre Reischer qui a fait par hasard la connaissance de Katharina von Arx et qui l'a présenté à DokLab GmbH, la maison de production, au printemps de l’année 2011.

Autres films comme caméraman: Welcome to Iceland (2014), Tibetan Warrior (2014), Hinter dem Horizont (2013), Ho und überall (2011), Desert – Who is the Man (2007).

Le zurichois Balz Bachmann était décerné cette année avec Le Prix de Musique de Film de la FONDATION SUISA pour ses compositions originales accompagnant le documentaire „Jusqu'au bout des rêves“.

La FONDATION SUISA écrit: "La musique de Balz Bachmann, composée parallèlement au montage du film, relie avec finesse et émotions les différents éléments du documentaire, créant ainsi une vraie unité. Michael Künstle et Peter Bräker, les deux co-compositeurs, ont joué un rôle majeur dans la création des thèmes musicaux."

Balz Bachmann est connu – entre autre – par son travail pour Yalom's Cure (2014), Die schwarzen Brüder (2013), Dällebach Kari (2012), Giulias Verschwinden (2009) or Jeune Homme (2006).

https://www.arttv.ch/musik/balz-bachmann-filmmusikpreis-der-fondation-suisa/

Annette Brütsch est née en Allemagne. Elle a fait ses études de narration et de montage à l'École des beaux arts à Zurich. Entre autre elle ést responsable pour le montage de „Master of Disaster“ (2017), „Giovanni Segantini – Magie des Lichts“ (2015), „Dedications“ (2015) et „The Beekeeper and His Son“ (2014).